Grâce à des avancées technologiques majeures, le Centre Baclesse a transformé l'imagerie médicale en un outil essentiel pour la cancérologie, alliant une détection de plus en plus fine à de nouvelles approches thérapeutiques.
De l’image statique à l’imagerie fonctionnelle et interventionnelle
1925-1969 : La radiologie conventionnelle
La découverte des rayons X a permis de visualiser les structures osseuses et les masses tumorales. La radiographie conventionnelle était l'outil principal pour le diagnostic et le suivi des cancers.


Tables de radiologie


1982 : Inauguration au Centre du
1er scanner corps entier
(tomodensitomètre) de Basse-Normandie
par le ministre de la santé Jack Ralite
1970-1990 : Essor des techniques d’imagerie en coupe
Le scanner (tomodensitométrie) et l'IRM (imagerie par résonance magnétique) ont révolutionné l'imagerie médicale en permettant de visualiser les organes en coupes fines. Ces techniques ont amélioré la détection et la caractérisation des tumeurs, ainsi que la planification des traitements.
2002-2008 : L’imagerie du sein se modernise (Sénologie)
Le service de Sénologie s'équipe d'un Mammotome® pour macro-biopsies du sein (2002) et d'un mammographe numérique (2008).

2008 : Notre 1ère IRM
2008-aujourd’hui : L’imagerie fonctionnelle et moléculaire
L'IRM fonctionnelle et l'imagerie de perfusion permettent d'évaluer l'activité métabolique et la vascularisation des tumeurs. L'imagerie moléculaire, qui utilise des traceurs spécifiques, permet de visualiser les cibles moléculaires des cellules cancéreuses.
2008-aujourd’hui : L’imagerie interventionnelle
Les radiologues interventionnels réalisent des procédures guidées par l'image, comme les thermoablation de tumeurs (radiofréquence, cryoablation), ainsi que des cimentoplasties et gastrostomies. Ces techniques permettent de traiter les tumeurs de manière ciblée, en limitant les effets secondaires.
De la scintigraphie à la théranostique, en passant par la Tomographie par émission de positons (TEP) et la radiothérapie internevectorisée (RIV)
Principe général en médecine nucléaire oncologique : L’administration d’un médicament radiopharmaceutique (MRP), aussi spécifique que possible d’une tumeur donnée, permet de la visualiser (scintigraphie ou TEP) ou de la traiter (RIV), selon le type de radioactivité utilisé. La préparation des MRP est faite au sein du laboratoire chaud dans des enceintes blindées.
1960-2000 : Développement de la scintigraphie et des traitements à l’iode 131
L’imagerie fonctionnelle scintigraphique se développe progressivement grâce à la mise au point de nouveaux MRP et à des sauts technologiques, permettant de passer du scintigraphe à balayage à la gamma caméra puis à la gamma caméra couplée à un scanner X de repérage (caméra SPECT/CT). Sur la scintigraphie, la localisation des anomalies devient de plus en plus précise grâce aux images de fusion avec le scanner. La scintigraphie osseuse sert à détecter des métastases du cancer, la ventriculographie isotopique à vérifier l’absence de toxicité cardiaque des chimiothérapies, la technique du ganglion sentinelle à préciser un éventuel envahissement ganglionnaire du cancer du sein… L’iode 131 est un traitement formidable de certaines hyperthyroïdies ou cancers de la thyroïde.
2000 à nos jours :
Essor de la TEP
La TEP, en particulier la TEP-TDM au 18F-FDG, est devenue un outil essentiel pour le diagnostic, la stadification et le suivi de nombreux cancers après traitement. Elle permet de visualiser l'activité métabolique des tumeurs et de détecter des métastases à un stade précoce. A coté du FDG, d’autres traceurs TEP sont développées pour l’imagerie de certains types de cancer, par exemple le Ga-Dota-Toc pour des tumeurs endocrines, le Ga PSMA pour des cancer de la prostate…
Emergence de la théranostique, combinant diagnostic et traitement (RIV)
La théranostique repose sur l'utilisation de mêmes vecteurs associés à des radioéléments différents pour diagnostiquer (visualiser) ou traiter (irradier) des lésions tumorales. L’objectif est de “traiter ce qu’on voit et de voir ce qu’on traite”. Par exemple, dans le cancer de la prostate, on utilise depuis quelques années le Ga68 PSMA pour le TEP scan et le Lu177 PSMA pour la RIV. Ces traitements de RIV de plus en plus nombreux sont administrés dans des chambres radioprotégées par une équipe pluridisciplinaire spécialisée, pour limiter les risques d’exposition et de contamination du personnel et du public.
L’ère de l’intelligence artificielle (IA)
Comme dans de nombreux domaines, l'IA n’a pas fini de mettre son empreinte dans l’imagerie médicale. En médecine nucléaire, elle nous a permis de réduire le temps d’acquisition des images TEP sans dégrader leur qualité et interprétabilité. A l’avenir, des images pourraient être interprétées dans un premier temps par des logiciels d’IA, puis validés par des médecins.